quelques souvenirs de Michel au nom de toute son équipe de l’agence de La Louvière.
Imaginez quelques secondes l’image du banquier type en costume foncé, souliers noirs et à la mine sérieuse voire parfois sévère. Vous avez tous cette image en tête ?
Et bien, notre ami Michel, c’était tout l’inverse !
Souvent en jeans, chemise à carreaux et chaussures de sport : son allure était joviale et décontractée. C’était un collègue assez discret, au premier abord, mais rapidement il devenait très présent et attachant.
Tout d’abord, notre Michel, c’était un couteau-suisse, un instrument multifonctions, certains diront un Mac Gyver, d’autres Bob le Bricoleur, lui-même se surnommait « le roi du Rachid système ». On le croisait souvent dans les couloirs de notre grand bâtiment avec son gros trousseau de clefs et son éternelle grande tasse de café; il touchait à tout en maniant aussi bien le tournevis que le décapsuleur. C’était aussi un vrai garde-manger ! Important mais peu diversifié : sandwiches secs, petits gâteaux et chocolats ou encore ses traditionnelles crêpes de la chandeleur qui nous évoqueront toujours sa mémoire comme une madeleine de Proust. Oui c’est vrai… les madeleines il aimait bien aussi !
Mais notre collègue Michel, c’était aussi, malgré les apparences, rappelons-le, un vrai banquier, un professionnel très apprécié de ses collègues et très proche de ses clients.
Plein de bon sens, de prévenance ou de pédagogie, c’était un peu son côté « Uggy les bons tuyaux ». Il n’avait pas son pareil pour bien orienter votre déclaration fiscale et trouvait toujours dans l’exercice de son art la petite astuce qui avantagerait son client ou le collègue qui le consultait.
Pas de grandes théories financières mais beaucoup d’expériences et de pratiques qu’il, comme les cartes qu’il adorait, ressortait toujours à bon escient.
Sa réponse allait bien plus loin que votre interrogation et croyez-bien qu’avant de vous l’avoir formulée, il l’avait souvent bien vérifiée.
C’était son côté bienveillant car chez Mimi, ou plutôt « Monsieur Mimi » comme il vous le rétorquait souvent, se dégageait une personnalité très humaine.
Grand frère pour certains, papa poule ou confident pour d’autres mais très présent pour chacun. Il anticipait le désarroi ou la détresse d’un proche et par de petites attentions ou la fréquence de ses passages, il apportait tout son réconfort et son assistance.
Vous l’appeliez au téléphone et il vous envoyait souvent en riant cette phrase magnifique : « Une oreille amie vous tend les bras ! »
Chaque conversation, chaque réunion était ponctuée de ses éternels calembours, plaisanteries et autres contrepèteries qu’il déclinait souvent au 2ème et 3ème degré à tel point qu’il s’exclamait parfois seul avant de nous livrer la traduction !
Difficile également de ne pas évoquer ces fameuses parties de manille ou de poker avec son complice Mikel : vos taquineries, jurons et exclamations résonneront toujours dans notre réfectoire, au 2ème…
Mais au-delà des jeux de mots, il pouvait se lancer dans de grandes facéties et dans des numéros plus débridés, il devenait alors un clown parfois potache mais digne des grands films comiques français qu’il affectionnait tant.
Je ne peux terminer cette énumération sans vous parler de son énorme talent à faire dépiter, tout en gentillesse et en complicité, ses nombreuses collègues féminines.
Tu pouvais rire de tout et lorsqu’on venait t’annoncer que telle cliente avait perdu son mari, tu répondais qu’elle n’avait qu’à bien ranger ses affaires !
Mais aujourd’hui, Michel, ton épouse, tes enfants, tous tes proches et nous tes collègues nous ne t’avons pas perdu mais tu nous as quitté en laissant un message au répondeur :

« Une oreille amie vous tend toujours les bras ! »

ING LA LOUVIERE- 14-08-12